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mercredi 7 avril 2010

La notion de castration en psychanalyse

je souhaiterais revenir sur la notion de castration symbolique, qui est essentielle dans l'explication du travestisme.

Comme je l'ai déjà expliqué, l'enfant vit dans ses premières années une relation fusionnelle avec sa mère, qu'il soit garçon ou fille. Puis arrive un jour où il se rend compte de la différence anatomique entre fille et garçon, ce qui est vécu comme une grande angoisse. En effet, il a cru jusqu'à présent que la femme était pourvue d'un pénis comme lui et si celle ci ne l'a plus, il risque de perdre le perdre à son tour, s'il s'agit d'un garçon.

Pour résoudre cette angoisse, et accepter la castration "symbolique" de sa mère, il faut que la mère elle même ait accepté sa castration.
J'ai déjà cité un article fort intéressant sur le processus de castration symbolique de la mère.
Dans cet article on trouve la phrase suivante qui à mon sens est essentielle: "on cesse d'être le phallus grâce au fait que la mère soit une personne désirante et non pas une fonction maternelle enveloppante".
Car si la mère n'arrive pas à faire accepter sa propre castration à son fils, en montrant qu'elle est manquante, celui ci devra inventer une stratagème qui est celui du fétiche. Le fétichiste continuera à croire que la femme n'est pas castrée, le fétiche représentant le phallus de la mère, alors que le travesti fétichiste ira encore plus loin, en se désignant lui même comme le phallus de la mère. C'est pourquoi souvent le travesti fétichiste est excitée à la vue d'une femme pourvue d'un phallus (transexuelle non opérée, femme portant des escarpins, de la lingerie...).

La croyance du travesti ou du fétichiste est donc héritée de la croyance de la mère, qui n'a pas acceptée sa propre castration.

Pour cesser de croire que la femme n'est pas castrée, il faut que la mère accepte sa propre castration, en acceptant le manque, et en désignant le père comme porteur du phallus, celui qui la comblera en étant l'objet de son désir. Il faudra en même temps que la mère initie la séparation mère fils en cessant d'être une mère enveloppante, mais une femme avec des désirs.

3 commentaires:

  1. Je suis très intriguée par le thème de la castration en tant que désir fantasmagorique de devenir femme ajouté au mythe social qui impose naturellement d'être opérée pour acquérir le plus haut niveau hiérarchique "transsexuelle" et la reconnaissance des tribunaux pour obtenir un changement d'identité... Heureusement tout ceci étant contraire au respect des droits de l'homme et du domaine strict de la vie privée, la HAS et Strasbourg (au 1er avril) font machine arrière pour enfin respecter les nuances entre le sexe mâle/femelle ; le genre masculin/féminin et le social garçon/fille... La castration chimique par Androcur, post opératoire à la castration physique est une abération qui me semble criminelle et faire beaucoup de victimes... La morbidité qui pousse à dés-aimer une partie de son corps au point d'accepter une infirmité irréversible devrait être aussi exceptionnelle que les cas d'individus désirant se faire couper un bras... avec l'INTERROGATION que pour le cerveau le membre coupé existe toujours et que parfois il croit y déceler des douleurs... La méconnaissance récurrente de la sexualité et l'indifférence aux douleurs d'autrui banalisent la circoncision (ablations des polypes de Craus du prépuce, qui communiquent avec le cerveau, exactement comme le clitoris... dont l'excision est interdite) comme la castration trans'... ce qui me "trou le cul" alors qu'on est en 2010 soi-disant dans un pays civilisé avec des abrutis qui trouvent plus passionnant de faire chier les toréadors... que de protéger des enfants innocents.

    Pour ma par je ne pense pas avoir omise la castration de ma mère,(trop envahissante) ce qui m'amènerai à ma dysphorie de genre... mais au contraire c'est le manque total d'amour/protection qui me pousse à me coconner pour me réfugier dans ma bulle... Je deviens la copie conforme de ma mère que je vais tuer quand elle accoucheras de Géraldine, petite fille de dix ans d'âge mental... En renaissant je me débarrasserai de la peau de ma mère que je haie autant qu'elle me déteste... mon chemin trans' passe par une mue... je suis une mutante... un monstre ni homme ni femme... un être surnaturel sur une autre planète... heureuse d'être trans-genre et tenant à ma pathologie...

    Je te donne mon mail = marie.claise@dbmail.com

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  2. Bonjour Marie,

    ton temoignage est touchant, je comprends que ta relation avec ta mère n'a pas été facile. Neanmoins, la plupart de mes théories s'applique je pense plutot au travestisme fetichiste, voire au fetichisme, mais peut etre moins au transexualisme.
    Je ne sais pas où tu en es dans ton parcours, mais si tu souhaites échanger sur ce sujet tu peux me contacter à trav_asie@hotmail.com ou lydieasia@gmail.com

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  3. La castration psychique est aussi le fait pour le petit garçon de devoir renoncer (du fait de ne pas être du même sexe) à être comme son modèle premier : la maman toute-puissante.

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