Choose your language

samedi 23 janvier 2010

Que se passe t il dans ma tête?

Ce samedi matin, je suis allé faire des courses au supermarché du coin, et je suis passé au rayon des collants. Il y en avait de superbes et je me suis dit, un samedi matin, y a pas grand monde dans le magasin, ca ne choquera personne. J'ai donc pris une paire de collants diam's opaques noirs satinés, que j'ai payé en meme temps que les vivres à a caisse libre service.
Dès que je suis rentrée, j'etais evidemment impatiente de les essayer. Sitot dit sitot fait, je me suis travesti: les collants donc, escarpins bout ouverts noirs, short court satin noir, soutien gorge, prothese, haut satin et perruque. C'etait vite fait, mais ca me plaisait (en general le juge est le miroir, et là je trouvais que pour le peu de temps passé, le résultat etait convenable - j'ai gagné beaucoup de temps en ne me maquillant pas).
Ce qui est interessant à posteriori, c'est d'analyser les fantasmes qui me viennent alors: il est clair qu'en travesti j'aime incarner une image de femme fatale, presque une mère prête à tout pour évacuer le stress et les angoisses de son petit, en étant là, prête à consoler. Une mère protectrice, douce et aimante, infaillible, sur qui on peut compter.
Je cherchais donc à recréer cette situation d'amour fusionnel.
La question est donc de savoir pourquoi ai-je donc tant besoin de refusionner avec ma mère?
Evidemment, ma mère etait bien plus impliqué dans son rôle de mère, douce, protectrice et aimante que dans son rôle de femme, aimant son mari. Et comme je le disais dans un précédent article, en absence de désir de la mère (désir exprimé dans sa parole), il n'y a pas de père symbolique, rival du fils, et donc pas de séparation.
Je ne sais pas si cette attitude maternelle a eu une influence sur l'image sur père absent, le fait est que j'ai toujours eu une image plutôt négative de mon père: caractériel, faible, dépressif, en un mot, absent.
Les causes apparaissent de plus en plus claires, mais je ne sais pas en quelle mesure il est possible de changer tout ça. Si ma mère me présentait un amant, cela changerait il les choses? Difficile à dire.
en tout cas, l'introspection continue...
Merci de m'avoir lue!

jeudi 21 janvier 2010

Le désir de la mère pour le père (symbolique)

Pour comprendre cet article, il est important d'avoir lu les précédents pour connaitre les différents stades de l'évolution psychosexuelle, et l'angoisse de castration.

Jeune, l'enfant vit une relation fusionnelle avec sa mère, qui l'aime. Mais une telle situation si elle perdure risque de mener au travestisme où l'homme adulte essaiera de recréer cette fusion, de se remettre dans une enveloppe protectrice maternelle. Dans un cadre d'évolution "normale", la mère exprime son désir de femme, envers un autre homme adulte, souvent le père. En exprimant l'objet de son désir pour le père, la mère fait vivre un père symbolique qui aide à la séparation mère-fils, qui permettra à l'enfant de grandir de devenir un individu à part entière.

En même temps, l'enfant se rend compte que sa mère n'est pas pourvu d'un pénis ce qui est vécu comme une grande angoisse, car si sa mère a "perdu" le pénis auquel il croyait, cela risque aussi de lui arriver. Le fils sort de cette angoisse liée au complexe d'oedipe par l'identification au père.

Pour le travesti, les choses se passent de façon différente. La mère est fusionnelle, et ne veut pas se séparer de son fils. Souvent elle n'éprouve plus de désir sexuel pour le père, et donc le père symbolique n'existe pas. Le fils continue à croire qu'il peut combler sa mère, il devient l'objet de sa mère et non un sujet. En même temps, puisque le père symbolique (le père exprimé dans la parole de la mère) n'existe pas, le fils ne peut résoudre son angoisse de castration.

Le travesti est donc un homme qui a grandi sans père symbolique (objet du désir de la mère), qui s'est identifié au désir de la mère (pour son fils). L'acte de travestisme permet de recréer une image de femme pourvue d'un pénis, une femme "complète". Le travesti ne perçoit donc pas la femme comme "manquante" mais au contraire comme inconsciemment pourvue d'un phallus.
Les périodes de stress (dues aux études, au travail) vont faire resurgir cette angoisse de castration et le travestisme sera un moyen de triompher de cette angoisse en s'enveloppant d'habits protecteurs qui sont ceux de la femme.

Tout ce processus est inconscient, c'est pour cela que la plupart des travestis ne se travestissent que de façon occasionnelle, et vivent en apparence normalement. et la plupart du temps, ils ne comprennent pas tout cela ce qui peut engendrer de la culpabilité voire de la dépression.

Pour en savoir plus:
http://www.philosophie-en-ligne.com/page67.htm
http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/document/psychologie/oedipe.htm

Les differents stades du développement psychosexuel

Les différents stades du développement psychosexuel

Pour essayer de comprendre les raisons du travestisme je me suis penché sur les théories psychanalytiques développées par Freud et Lacan. Je n’ai pas eu le temps de découvrir d’autres points de vue mais je compte par la suite me renseigner sur les travaux de Jung ou d’autres psychanalystes.

Le développement psychique de l’homme se fait en plusieurs stades : stade oral, stade anal, stade du complexe d’oedipe, stade de latence, stade du jeune adulte, stade adulte puis stade du bilan.

En ce qui concerne le travesti, il se passe un problème dans l’acquisition de l’identité sexuelle lors du stade du complexe d’oedipe ou stade phallique (Lacan). Ce stade intervient entre 5 et 12 ans et j’ai pu constater en lisant les témoignages de nombreux travestis sur le site des travestis du Québec qu’effectivement les premières expériences de travestisme interviennent à ce moment là.

La théorie de Lacan repose sur la circulation du « phallus » qui est la représentation symbolique du pénis, ou encore le pouvoir, la domination, entre les trois membres du complexe d’oedipe, c'est-à-dire l’enfant, la mère et le père. Lors du stade du complexe d’oedipe, le jeune garçon se rend compte de l’intérêt de sa mère pour le père qui devient alors un rival. C’est l’amour du père pour son fils et la fierté qu’il ressent pour son fils qui empêchent le garçon de vouloir rivaliser avec son père car l’enfant se sentirait trop coupable d’en vouloir à quelqu’un qui l’aime et qui est aimé par la mère. Le père est présenté comme modèle et l’enfant peut s’identifier au père. Il a alors accepté l’idée que la mère a besoin du père, qu’elle est « manquante » : elle n’a pas le phallus.

Pour le travesti, les choses se déroulent différemment. Le père peut ne pas intervenir (père absent), ou encore la mère peut renier le modèle du père. Le garçon va alors conserver l’idée que la mère possède le phallus et renier l’idée que le père apporte ce qu’il manque à la mère. La mère se suffit, elle n’a pas besoin du père. L’enfant va alors se désigner comme le phallus que la femme doit avoir, et c’est pourquoi il cherche à s’identifier à l’image féminine. Pour devenir plus puissant, il essaiera d’être le plus féminin possible, le plus crédible. Le travestisme fétichisme est le stade le plus abouti du fétichisme car pour le fétichiste, c’est un objet (par exemple des chaussures, des bas) qui représente le phallus alors que pour le travesti il est lui-même le phallus.

Comment résoudre le complexe d’oedipe, s’il n’a pas été résolu ? Je ne sais s’il est trop tard pour corriger une interprétation (ce sont les femmes qui dominent) à postériori. En général, les travestis sont plutôt introvertis et subissent la domination des femmes. Le père n’est pas là pour présenter une image masculine forte, dominante. Il suffit alors d’imaginer que le père reviendrait en aimant son fils, en étant fier de son fils, et alors la mère rechercherait le père, serait manquante. Dès lors le fils serait fier d’être un homme, et renoncerait à être le phallus puisque c’est le père qui l’a. Des lors le fils peut se sublimer et envisager de développer ses compétences, de s’épanouir, et s’identifier au père modèle. Je ne sais pas s’il est possible de corriger des problèmes survenus lors du stade phallique, mais en tout cas, la théorie de Lacan sur l’attribution phallique et ses avatars permet d’expliquer le travestisme ce qui peut déjà être une source de soulagement et de déculpabilisation.

Pour en savoir plus voir dans la rubrique liens les sites yahoo sur la théorie de l’attribution phallique et le site des travestis du Québec où sont présents de nombreux témoignages de travestis.

L'angoisse de castration

Freud a été le premier à parler de l'angoisse de castration et à essayer d'expliquer le fétichisme. Selon Freud, le jeune garçon est toujours soumis lors de la découverte de la différence des sexes à l'angoisse de castration, c'est à dire à l'angoisse de perdre son pénis. Pour surmonter son angoisse, il fait vivre inconsciemment l'idée que la femme n'est pas castrée en reportant son attention sur une partie de la femme, ou un vêtement. Ce fétiche (escarpin, lingerie, vêtement en latex, satin, brillant, fard à joue...) incarne le phallus de la mère. Pour le travesti de se mettre dans la peau d'une femme le soulage car inconsciemment la femme a lors un pénis (le sien).

Le lien suivant est un texte d'un psychiatre qui explique comme l'enfant imagine que le phallus est un élément détachable et comment le jeune garçon s'identifie à son pénis.

Pour aller plus loin dans cette idée qui expliquerait en partie les causes du travestisme fétichiste, je pense en effet que le travesti cherche à créer au mieux l'image de la femme pour se persuader qu'il en est une et à retarder au plus tard possible le moment où il dévoile son pénis sous sa robe, moment de plaisir intense car l'angoisse est alors apaisée. A l'opposé, le travesti peut essayer aussi de soulager son angoisse par le déni de son pénis. En reniant son pénis, il est alors comme la femme, et l'angoisse est soulagée puisqu'il n'y a plus de différence entre les sexes.

Définitions

Qu'est-ce que le travestisme fétichiste?

Le travestisme fétichiste est le fait pour un homme de porter des vêtements féminins dans le but d'obtenir le plaisir sexuel.

Il s'agit d'une paraphilie, c'est à dire que l'objet sexuel n'est plus un être du sexe opposé, mais ici des vêtements.

Le travestisme fétichiste peut être partiel (port de quelques vêtements, chaussures, sous vêtements, bas...) ou total. Dans ce dernier cas, le travesti va jusqu'à prendre l'apparence d'une femme (maquillage, perruque,etc...).

Le travestisme fétichiste est à distinguer du transsexualisme où l'individu ne se travestit pas pour le plaisir sexuel mais parce qu'il est convaincu d'être une femme emprisonnée dans un corps d'homme. Ce cas ne sera pas traité ici et on trouvera sur Internet de nombreux qui traitent du sujet.

Le travesti découvre en général le plaisir sexuel par l'envie irrésistible de porter un vêtement féminin lorsqu'il a entre 6 et 8 ans (stade d'oedipe), au cours d'une expérience qui s'apparente souvent à un jeu.

Mais ce jeu, va se transformer en scénario que le travesti va répéter toute sa vie, sans qu'il sache réellement pourquoi.

En effet, la plupart des travestis fétichistes, se travestissent de manière régulière, cyclique sans vraiment en comprendre les raisons. Ce comportement est souvent mené en parallèle à une vie "normale" où le travesti travaille, et parfois même mène une vie de couple (la plupart des travestis fétichistes sont hétérosexuels et mènent une double vie que leur femme ignore complètement).

La pratique du travestisme fétichiste est compulsive dans le sens où elle survient sous la forme d'une pulsion, généralement lorsque l'individu vit un moment de tension d'anxiété. Cette pratique masturbatoire permet à l'individu d'évacuer ce stress mais dès que la satisfaction sexuelle est atteinte, celle ci peut se suivre par un sentiment de culpabilité car l'individu se rend compte qu'il est esclave de sa pratique compulsive. En ce sens, le travestisme fétichiste est à rapprocher de la dépendance à des drogues comme l'alcoolisme.

Si l'on revient aux causes du travestisme fétichiste, l'étude de mon cas me laisse penser que le travestisme prend sa source dans un dysfonctionnement familial. Dans mon cas, j'ai vécu avec un père à tendance alcoolique et une mère qui avait tendance à me surprotéger. Mon père, très introverti était extrêmement exigeant, intolérant et avait plus tendance à me rabaisser qu'à m'encourager. Le travestisme est donc un moyen de m'affirmer en montrant que je ne suis pas castré (le travesti incarne une femme pourvu d'un phallus) et à incarner la femme dominante.

Une longue thérapie m'a permis d'identifier ces causes, et à essayer de soigner mes relations avec mes parents. Aujourd'hui je ne suis plus l'esclave du travestisme. J'encourage les gens qui sont dans mon cas et qui souhaitent guérir de consulter et commencer un travail qui se révélera long, dur, mais qui sera au final libérateur. Je suis à leur disposition pour apporter des conseils si nécessaire.

Les causes du travestisme

Les causes du travestisme

Cet article est issu de mon site web de Geocities, qui n'existe plus aujourd'hui. Je le reprends aujourd'hui.

Je pense que l’homme ne naît pas homme directement mais il naît femme. En effet, lors des premiers mois de sa vie, la seule représentation du monde extérieur du jeune garçon est la mère qui l’allaite, lui apporte réconfort. Il ne connaît pas la frustration et en retour il sent qu’il comble la mère, tant celle-ci lui montre de la tendresse à chaque fois qu’il sourit. C’est plus tard, que le père aura un rôle primordial et s’interposant entre le jeune garçon et la mère. En effet, lors de la phase dite de l’oedipe, le garçon prend conscience que l’attention de la mère n’est pas uniquement focalisée sur lui mais aussi sur le père. Le garçon découvre alors la frustration et la jalousie envers un rival qui est son père. C’est alors au père de prendre l’initiative d’initier son fils à la vie en lui apprenant la frustration, en limitant la tout puissance maternelle. Le fils se détachera alors peu à peu de la mère pour se rapprocher et s’identifier à son père. Ce processus de résolution de l’oedipe, est d’autant plus facilité que la mère renvoie à travers ses mots une image bonne et positive, une image de père protecteur et fort. C’est lui qui apporte réconfort et soutien à la mère. La mère doit avoir besoin du père.

Dans le cas du travestisme fétichiste (recherche du plaisir sexuel à travers le port de vêtements féminins), l’homme ne s’est séparé que partiellement de sa mère. Cela arrive notamment lorsque le père se désintéresse des affaires familiales (père froid, distant, inintéressé). Dès lors la mère occupe une place trop importante dans l’affectif du garçon et le processus de séparation psychologique/individuation ne peut se faire correctement.

Je pense donc que la plupart des pères de travestis sont des hommes qui ne prennent guère d’initiatives dans la vie, tout du moins dans le cercle familial. Ils se font dominer par la mère.

Le garçon reste donc prisonnier de l’image « idéale » de la mère. Les expériences de travestisme sont alors pour lui l’occasion de retourner à cet état de fusion avec la mère, avec qui il semble alors partager, les goûts, les envies. C’est pourquoi certains travestis hétérosexuels peuvent éprouver le désir d’être pris dans les bras d’un homme lorsqu’ils sont habillés en femme, alors qu’ils ne se sentent pas du tout homosexuels lorsqu’ils sont habillés en homme.

Le travestisme permet au travesti de retrouver de la force, car pour lui la force est incarnée par la mère (puisque le père n’est qu’un faire valoir). De ce fait les pulsions de travestisme arrivent souvent lors de montées de stress et d’anxiété. Le travestisme devient alors un moyen de défense psychologique qui permet d’apaiser les angoisses.

Le travesti est donc un homme abandonné psychologiquement par son père de toute façon trop faible. Au lieu de rechercher le phallus, la force chez un autre homme qui le conduirait vers l’homosexualité, le travesti a choisi d’attribuer le phallus à la femme. Cette idée et d’autant plus facile à accepter pour garçon qu’il y aura des femmes fortes dans son entourage (mère, tantes, sœurs, etc…) et peu d’hommes valables. Le travestisme est donc une sorte de cérémonie sexuelle pour incarner le phallus de la femme.

Pour tous les travestis qui s’interrogent sur leurs comportements, je leur recommande de se poser les questions suivantes : qui décide à la maison, papa ou maman ? Papa est il introverti, effacé ? Maman a-t-elle tendance à ne pas se laisser faire (lesbianisme sous jacent)?

Le travestisme est réputé pour être une pratique qui persiste toute la vie, car les processus d’identification une fois construits se modifient difficilement. Néanmoins, la démarche d’introspection et de psychanalyse que j’ai suivie m’a permis de mieux appréhender mon travestisme et de mieux l’accepter. Peut être aurais-je été différent si j’avais eu une éducation différente. Mais la vie est ainsi faite et il faut savoir l’accepter même si c’est difficile parfois.

Thème de l’inceste psychologique entre la mère et le fils :

En ce qui me concerne, je me rappelle étant jeune avoir voulu pendant longtemps épouser ma mère. Ce désir est normal chez le garçon mais en général, le garçon doit sentir la rivalité du père, rival du reste supérieur. Ce ne fut pas le cas pour moi, tant mon père préférait la télévision à sa famille. Peut être était ce juste un manque d’initiative mais toujours est il que ma mère s’est occupée toute seule de moi, (coupage des ongles, décalottage du prépuce, nourriture, etc…). De ce fait ma mère est restée le seul modèle d’identification valable tant mon père était absent psychologiquement tant était il aussi dépendant du tabac, de l’alcool et de ses crises de colères incompréhensibles. Ces crises étaient peut être pour lui le moyen d’essayer de s’affirmer dans une famille dans laquelle il n’a jamais eu ses repères.

Le fétichisme, me rappelle donc la douceur et la tendresse maternelle, et le travestisme me permet de fusionner avec ma mère. Lorsque je me travestis, je deviens tendre passif, doux, je fais revivre la mère, objet tout puissant à mes yeux.

Ce sentiment est fort apaisant, agréable et donne une sensation de bien être absolu. Cependant, je regrette que mon père n’ait pas joué son rôle de séparateur psychologique. La faute (cause de mon travestisme fétichiste) lui revient à 70 % pour son manque de confiance en lui, son manque d’affection envers ma mère et moi, le fait qu’il ne m’ait pas reconnu comme le sang de son sang, son successeur. 20% reviennent à ma mère pour s’être focalisée sur moi, pour n’avoir pas détourné son attention et la mienne vers un autre homme, fut-ce mon père ou quelqu’un d’autre. Enfin, 10% sont de ma faute. Ca je ne sais pas encore le déterminer mais il est évident que dans les mêmes circonstances d’éducation, certains enfants évoluent d’une certaine façon et d’autres différemment.

L'angoisse de castration:

Lectures conseillées :

Dans la collection les grandes découvertes de la psychanalyse, des textes de grands spécialistes de la psychanalyse (Freud, Klein, Lacan) explique les phases de développement de l’homme (stades de développement sexuel) et également l’origine des perversions dont le fétichisme (le travestisme fétichiste en est un stade avancé).

Ces textes expliquent à merveille le complexe d’oedipe et le complexe de castration. Des dysfonctionnements dans ces complexes sont directement à l’origine du travestisme.

Mon histoire

Voici mon histoire. Je suis né dans le sud de la France il y a 27 ans entre deux sœurs, la première étant de 8 ans mon aînée et l’autre de 2 ans ma cadette. Voici les principales phases de ma vie :

J’étais un petit garçon bien sage, timide et introverti. Ma mère était beaucoup plus bavarde que mon père qui était extrêmement réservé, froid et distant. Ma grande sœur nous considérait moi et ma petite sœur comme ses jouets, elle nous déguisait pour organiser des spectacles de contes de fées ou des spectacles de danse. Nous étions complètement dominés à ce que je me souviens. J’avais peur des insectes parait il et c’est ma jeune sœur qui les enlevait quand je pleurais.

Le début du travestisme : à 8 ans, lors d’un voyage, une tante a offert à moi et ma petite sœur des pantoufles soit disant unisexe. Il s’agissait de petites pantoufles bleues, sortes de petits mocassins bordés de fourrure. Je les trouvais horriblement féminins et refusai de les porter dans un premier temps. On me trouva ridicule mais mon père ne désapprouva pas ma tante. J’essayai donc ces pantoufles en cachette. J’éprouvai un plaisir indescriptible à me voir affublé de jolis petits pieds féminins. De retour à la maison, je visionnai avec ma sœur le film peau d’âne avec Catherine deneuve. La beauté de l’actrice me fascina et je voulais à mon tour être une princesse. C’était l’époque de mes premières expériences sexuelles : dans mon lit je me drapais dans mes couvertures en m’imaginant dans une tenue de princesse en m’imaginant dans les bras du prince charmant. Je frottais mon sexe contre le matelas en rêvant que j’étais un princesse j’éprouvais beaucoup de plaisir. J’alternais ces expériences avec des séances ou je mettais cette fois les chaussures de ma mère en me frottant le sexe contre le sol. Je gémissais de plaisir. Je faisais tout ça en cachette sans savoir pourquoi, mais ces épisodes constituèrent ce qu’on appelle « l’empreinte » c’est à dire la première expérience de plaisir sexuelle que l’on recherche toute sa vie à reproduite en intensité sans y parvenir.

Par la suite dans mon adolescence, je continuais ma vie de garçon modèle à l’école et dans la vie tout en perfectionnant mes expériences de travestisme. J’allais plus loin et je piquais les jupes, collants, et vêtements de mes sœurs. Le placard de ma grande sœur était une véritable caverne d’ali baba avec caraco, porte jarretelles, petites culottes en dentelle, soutien gorges, etc… Des que j’étais seul à la maison je me travestissais et je rangeais tout une fois la satisfaction sexuelle obtenue de peur de me faire attraper. Je me suis fait malgré tout attrapper deux fois par ma mère. Une fois, alors que mes parents regardaient la télé j’allais essayer les sous vêtement de ma sœur dans sa chambre à l’étage. Ma mère monta sans que j’eus de le temps de me changer et j’essayai alors de me cacher. Elle me trouva donc en string en dentelle mais ne dit rien. Ce souvenir est flou car je me suis efforcé de l’oublier. La deuxième fois, ma mère trouva un sac rempli de vêtements de ma sœur sous mon lit. Je dus trouver une excuse pour expliquer ça devant ma famille. J’avais dit que je voulais faire croire à ma sœur que j’étais dans mon lit, alors j’avais rempli un sac de vêtements et je l’avais mis dans mon lit pour faire croire qu’il s’agissait de mon corps. Sale excuse, mais personne ne m’embêta plus car à mon avis, il ne voulaient pas me traumatiser avec ça.

Par la suite j’apprenais à me travestir en prenant le minimum de risque : je ne me travestissais que si j’étais seul à la maison ou alors enfermé dans la salle de bains en mettant les vêtements dans le bac à linge sale. J’ai quand même bien failli me faire attraper plusieurs fois par mon père qui revenait toujours sans faire de bruit (au moins le bruit des talons de ma mère m’avertissait de son retour !)

Au lycée, je draguais les filles sans grand succès et je me travestissais toujours en cachette pour mon plus grand plaisir.

Vint alors le temps des études supérieures. J’étais encore chez mes parents et je faisais la connaissance en boîte d’une fille qui était avec moi en classe mais avec qui je n’avais jamais parlé. Ce fut le coup de foudre. J’étais fou d’elle, et je crois que pendant quelques mois j’avais oublié complètement le travestisme. Nous sommes sortis ensemble quelques mois, la rupture fut extrêmement difficile. Je me remis alors à me travestir en cachette, et je sortis avec d’autres filles sans être amoureux.

Ensuite fut le temps de l’école d’ingénieur. Je n’étais qu’avec des gars et je vivais dans une chambre d’étudiant. Je n’avais pas de vêtements féminins à ma disposition mais j’avais Internet. Pour la première fois je découvris que je n’étais pas seul à avoir des problèmes d’identité sexuelle. J’ai alors visionné des centaines de sites persos de travestis en admirant leurs jambes et en me masturbant devant mon ordinateur. Ensuite je suis parti à l’étranger et ce fut deux ans de vide affectif et sexuel.

A mon retour en France je dus chercher pour la première fois du travail. C’était terriblement angoissant car le marché du travail était très tendu et j’éprouvais beaucoup de difficulté à revivre avec mes parents. Je me travestissais et me masturbait tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Ca a duré six mois puis j’ai trouvé du travail et je me suis installé dans mon appartement. Je me disais alors que j’allais en profiter pour rencontrer d’autres travestis et pourquoi pas sortir en public en travesti. Mais je ne le fis pas car je n’osai pas. Je préférai encore me masturber devant des photos de travestis sur le web, je pense que j’avais meilleure conscience puisque je ne me travestissais pas moi-même. Je ne renouvelai pas ma garde robe car je me disais que si je le faisais cela voulais dire que je sombrais à nouveau dans cette addiction. C’est alors que j’ai constaté que tous mes potes étaient soit mariés, soit en couple. Il me fallait me rendre à l’évidence j’étais différent. J’avais certes lu de nombreux récits de travestis mariés mais constatai également que la plupart du temps les épouses, quand elles se rendaient compte qu’elles avaient épousé un travesti, demandaient le divorce. De plus, je suis quelqu’un pour qui l’honnêteté et la franchise sont primordiales. Je ne peux donc cacher à une compagne ce qui pour moi est si important dans ma vie. Je me suis alors énormément posé de questions et j’ai extrêmement souffert, et traversée une profonde dépression. Je suis alors retourné dans mes plus profonds souvenirs pour essayer de comprendre et je me rendais compte que le travestisme n’était pas chez moi une simple fantaisie mais quelque chose qui avait toujours existé. J’étais terrorisé. De plus, je n’aimais pas mon travail alors avec la déprime rien n’allait. Je voulais en finir avec la vie car j’avais honte, je voulais changer de vie. Je me suis alors décidé à consulter un psychologue psychiatre. Et j’ai consulté beaucoup de sites web sur le travestisme. Mais cette fois ci je ne cherchais plus seulement des photos, je voulais des explications.

Présentation

Bonjour,
je suis Lydie Asia, un travesti d'une trentaine d'années vivant à Paris. Je me travestis depuis l'enfance, et lorsque j'ai eu 25 ans, alors que je ne savais où j'en étais et qui j'étais, j'ai commencé à essayer de comprendre pourquoi je faisais ça.
J'ai suivi une psychanalyse pendant plusieurs années, et je me suis beaucoup renseigné sur les articles de psychologie traitant du sujet.
Je pense avoir compris beaucoup de choses, les racines du travestisme fétichiste. Mais comprendre ne fait pas changer, cela aide à assumer.
Avec ce blog, je voudrais partager mes analyses, mes états d'âme.