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mardi 27 avril 2010

Enfance et dynamique familiale du travesti

Pour une fois, je ne vais pas écrire une de mes analyses ou théories, je vais simplement citer une étude sur l'enfance et la dynamique familiale du travesti:
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en|fr&u=http://gendersanctuary.com/pdf/xdress/childhoodfamilydynamics.pdf

et en version originale (anglais): http://gendersanctuary.com/pdf/xdress/childhoodfamilydynamics.pdf

Bonne lecture!

vendredi 23 avril 2010

Travestisme et complexe d'oedipe

On a coutume de dire que le complexe d'œdipe est une étape essentielle dans le développement psychique de l'individu et que pour pouvoir gagner son autonomie l'enfant doit surmonter son complexe d'œdipe.
Qu'est-ce que le complexe d'œdipe? C'est un stade de développement (environ entre 5 et 7 ans) où l'enfant qui a vécu jusque là en fusion avec sa mère, prend conscience que là mère a un autre pôle d'affection que lui, et c'est en général le père ou tout du moins son compagnon.
Pour le garçon, il vit cela dans un sentiment de jalousie et il va prendre conscience que son père est plus fort, et se sortira du complexe d'œdipe en aimant et en s'identifiant à son père. Cet identification lui permettra également de surmonter la fameuse angoisse de castration qui le menace depuis qu'il s'est rendu compte de la différence anatomique entre les hommes et les femmes.
Pour le travesti, l'entrée dans le stade d'œdipe a été plus difficile car la mère a porté une attention uniquement envers son fils, elle oublié ou renié le père qui a été réduit à un rôle de faire valoir (une sorte de personne que l'on ne voit pas et qui subvient aux besoins de la famille, ou pas). Le rôle du père, en tant que pôle d'affection de la mère (c'est la mère qui doit faire ressentir cela à son fils, en l'écartant au profit du père) n'a pas existé.
Il n'y a donc pas u de jalousie, pas de rivalité, la mère n'a pas voulu se séparer de son fils qui est alors condamné à rester au stade de l'œdipe et la croyance de la fusion avec la mère persiste (situation d'amour fusionnelle).
C'est donc parce que la mère n'a pas voulu signifier à son fils qu'il ne pouvait être son amant, puisque la place est occupée par le père, que le fils est condamné à rester au stade de l'œdipe.
Je crois donc aujourd'hui que le travesti est bloqué au stade de l'œdipe.
L'angoisse de castration n'est pas surmontée, et il suffira d'une période de stress (familial, professionnel...) pour que le travesti ressente le besoin de faire revivre la situation d'amour fusionnel avec sa mère, si rassurante, si apaisante.
C'est pour cela que bien souvent l'envie de se travestir débute entre 5 et 8 ans (parfois plus tard), et persiste toute la vie.
Si des garçons arrivent à surmonter le complexe d'oedipe grâce à l'aide de leur mère qui reconnait son désir du père et l'impose en barrière à l'amour fusionnel, il doit être possible pour le travesti, de débloquer un situation sur laquelle il stagne depuis des années pour avancer.
Le stade de l'œdipe doit être vécu comme une déception, une frustration pour le fils qui réalise qu'il ne peut être l'amant de sa mère, et qui l'aidera à grandir et trouver une autre femme.
Le travesti a des femmes dans sa vie, mais aucune ne pourra remplacer la première puisqu'il n'y a pas eu de déception, et c'est pourquoi certains travestis, après avoir vécu une relation de couple, ou avoir fondé une famille avec une femme, ressente le besoin de tout plaquer pour vivre leur travestisme. C'est une manière de revivre son premier amour, celui avec sa mère.

samedi 17 avril 2010

La fin de la toute puissance maternelle

cet article fait suite à celui que j'ai écrit hier qui portait sur la signification de la toute puissance maternelle pour le travesti et le fétichiste.

La tout puissance maternelle est une croyance originelle et aucun garçon n'y échappe. Cependant certains arrivent à s'en détacher alors que d'autres continuent à y croire, parfois inconsciemment.

Lorsque cette croyance persiste, le fils continue à croire que sa mère n'est pas castrée mais est bien dotée du phallus, symbole de la toute puissance.

Pour que cette toute puissance cesse, le fils a besoin d'un aveu de non toute puissance de la part de la mère. Il faut que la mère, à travers son discours, reconnaisse qu'elle n'est pas toute, et qu'en plus ce n'est pas son fils qui la comble mais le père (ou une tierce personne, comme le compagnon). Le fils a donc besoin, que la mère affirme une certaine admiration pour le père, qui devient le porteur de la toute puissance puisqu'admiré par la mère. C'est lui qui comble la mère et de ce fait, il soulage le fils du fardeau d'être celui qui comble la mère et d'autre part, en étant tout puissant il devient menace de castration.

Ainsi par peur d'être castrée par le père tout puissant, le fils arrive à surmonter le complexe d'œdipe, et l'angoisse de castration (voir articles précédents) et trouve un modèle d'identification fiable puisque puissant et recommandé par la mère.

Pour cesser de vouloir être le phallus de la mère, d'incarner la toute puissance maternelle (de se travestir en femme toute puissante, femme fatale), il est donc essentiel que la mère reconnaissance sa propre castration, qu'elle n'est pas toute puissante, et qu'elle reconnaisse la toute puissance du père afin qu'il serve de modèle d'identification pour le fils et d'interdit à la fusion mère-fils.

vendredi 16 avril 2010

Le mère toute puissante

La lecture de divers ouvrages et d'articles sur Internet m'a amené à une réflexion sur le thème de la femme toute puissante.
Il est clair que le travesti et le fetichiste vouent un culte à la femme-déesse. Pour le fetichiste, le fetiche (l'escarpin par exemple) represente la toute puissance de la femme, et pour le travesti c'est lui même qui incarne la femme toute puissante.
Je pense que la mère du travesti se considère toute puissante, et s'efforce d'être "tout" pour son fils.
J'ai trouvé une vidéo interessante sur le web sur ce thème:
http://www.repere.tv/?p=908

Pour les fetichistes je conseille egalement ce beau livre consultable dans la librairie Mona Lisait à Paris près du centre Pompidou:
http://www.amazon.fr/Talon-Aiguille-Caroline-Cox/dp/2012603149/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1271452663&sr=1-1
Voilà, travestis demandez vous pourquoi la mère est si puissante...

mercredi 7 avril 2010

La notion de castration en psychanalyse

je souhaiterais revenir sur la notion de castration symbolique, qui est essentielle dans l'explication du travestisme.

Comme je l'ai déjà expliqué, l'enfant vit dans ses premières années une relation fusionnelle avec sa mère, qu'il soit garçon ou fille. Puis arrive un jour où il se rend compte de la différence anatomique entre fille et garçon, ce qui est vécu comme une grande angoisse. En effet, il a cru jusqu'à présent que la femme était pourvue d'un pénis comme lui et si celle ci ne l'a plus, il risque de perdre le perdre à son tour, s'il s'agit d'un garçon.

Pour résoudre cette angoisse, et accepter la castration "symbolique" de sa mère, il faut que la mère elle même ait accepté sa castration.
J'ai déjà cité un article fort intéressant sur le processus de castration symbolique de la mère.
Dans cet article on trouve la phrase suivante qui à mon sens est essentielle: "on cesse d'être le phallus grâce au fait que la mère soit une personne désirante et non pas une fonction maternelle enveloppante".
Car si la mère n'arrive pas à faire accepter sa propre castration à son fils, en montrant qu'elle est manquante, celui ci devra inventer une stratagème qui est celui du fétiche. Le fétichiste continuera à croire que la femme n'est pas castrée, le fétiche représentant le phallus de la mère, alors que le travesti fétichiste ira encore plus loin, en se désignant lui même comme le phallus de la mère. C'est pourquoi souvent le travesti fétichiste est excitée à la vue d'une femme pourvue d'un phallus (transexuelle non opérée, femme portant des escarpins, de la lingerie...).

La croyance du travesti ou du fétichiste est donc héritée de la croyance de la mère, qui n'a pas acceptée sa propre castration.

Pour cesser de croire que la femme n'est pas castrée, il faut que la mère accepte sa propre castration, en acceptant le manque, et en désignant le père comme porteur du phallus, celui qui la comblera en étant l'objet de son désir. Il faudra en même temps que la mère initie la séparation mère fils en cessant d'être une mère enveloppante, mais une femme avec des désirs.