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jeudi 21 janvier 2010

Les differents stades du développement psychosexuel

Les différents stades du développement psychosexuel

Pour essayer de comprendre les raisons du travestisme je me suis penché sur les théories psychanalytiques développées par Freud et Lacan. Je n’ai pas eu le temps de découvrir d’autres points de vue mais je compte par la suite me renseigner sur les travaux de Jung ou d’autres psychanalystes.

Le développement psychique de l’homme se fait en plusieurs stades : stade oral, stade anal, stade du complexe d’oedipe, stade de latence, stade du jeune adulte, stade adulte puis stade du bilan.

En ce qui concerne le travesti, il se passe un problème dans l’acquisition de l’identité sexuelle lors du stade du complexe d’oedipe ou stade phallique (Lacan). Ce stade intervient entre 5 et 12 ans et j’ai pu constater en lisant les témoignages de nombreux travestis sur le site des travestis du Québec qu’effectivement les premières expériences de travestisme interviennent à ce moment là.

La théorie de Lacan repose sur la circulation du « phallus » qui est la représentation symbolique du pénis, ou encore le pouvoir, la domination, entre les trois membres du complexe d’oedipe, c'est-à-dire l’enfant, la mère et le père. Lors du stade du complexe d’oedipe, le jeune garçon se rend compte de l’intérêt de sa mère pour le père qui devient alors un rival. C’est l’amour du père pour son fils et la fierté qu’il ressent pour son fils qui empêchent le garçon de vouloir rivaliser avec son père car l’enfant se sentirait trop coupable d’en vouloir à quelqu’un qui l’aime et qui est aimé par la mère. Le père est présenté comme modèle et l’enfant peut s’identifier au père. Il a alors accepté l’idée que la mère a besoin du père, qu’elle est « manquante » : elle n’a pas le phallus.

Pour le travesti, les choses se déroulent différemment. Le père peut ne pas intervenir (père absent), ou encore la mère peut renier le modèle du père. Le garçon va alors conserver l’idée que la mère possède le phallus et renier l’idée que le père apporte ce qu’il manque à la mère. La mère se suffit, elle n’a pas besoin du père. L’enfant va alors se désigner comme le phallus que la femme doit avoir, et c’est pourquoi il cherche à s’identifier à l’image féminine. Pour devenir plus puissant, il essaiera d’être le plus féminin possible, le plus crédible. Le travestisme fétichisme est le stade le plus abouti du fétichisme car pour le fétichiste, c’est un objet (par exemple des chaussures, des bas) qui représente le phallus alors que pour le travesti il est lui-même le phallus.

Comment résoudre le complexe d’oedipe, s’il n’a pas été résolu ? Je ne sais s’il est trop tard pour corriger une interprétation (ce sont les femmes qui dominent) à postériori. En général, les travestis sont plutôt introvertis et subissent la domination des femmes. Le père n’est pas là pour présenter une image masculine forte, dominante. Il suffit alors d’imaginer que le père reviendrait en aimant son fils, en étant fier de son fils, et alors la mère rechercherait le père, serait manquante. Dès lors le fils serait fier d’être un homme, et renoncerait à être le phallus puisque c’est le père qui l’a. Des lors le fils peut se sublimer et envisager de développer ses compétences, de s’épanouir, et s’identifier au père modèle. Je ne sais pas s’il est possible de corriger des problèmes survenus lors du stade phallique, mais en tout cas, la théorie de Lacan sur l’attribution phallique et ses avatars permet d’expliquer le travestisme ce qui peut déjà être une source de soulagement et de déculpabilisation.

Pour en savoir plus voir dans la rubrique liens les sites yahoo sur la théorie de l’attribution phallique et le site des travestis du Québec où sont présents de nombreux témoignages de travestis.

L'angoisse de castration

Freud a été le premier à parler de l'angoisse de castration et à essayer d'expliquer le fétichisme. Selon Freud, le jeune garçon est toujours soumis lors de la découverte de la différence des sexes à l'angoisse de castration, c'est à dire à l'angoisse de perdre son pénis. Pour surmonter son angoisse, il fait vivre inconsciemment l'idée que la femme n'est pas castrée en reportant son attention sur une partie de la femme, ou un vêtement. Ce fétiche (escarpin, lingerie, vêtement en latex, satin, brillant, fard à joue...) incarne le phallus de la mère. Pour le travesti de se mettre dans la peau d'une femme le soulage car inconsciemment la femme a lors un pénis (le sien).

Le lien suivant est un texte d'un psychiatre qui explique comme l'enfant imagine que le phallus est un élément détachable et comment le jeune garçon s'identifie à son pénis.

Pour aller plus loin dans cette idée qui expliquerait en partie les causes du travestisme fétichiste, je pense en effet que le travesti cherche à créer au mieux l'image de la femme pour se persuader qu'il en est une et à retarder au plus tard possible le moment où il dévoile son pénis sous sa robe, moment de plaisir intense car l'angoisse est alors apaisée. A l'opposé, le travesti peut essayer aussi de soulager son angoisse par le déni de son pénis. En reniant son pénis, il est alors comme la femme, et l'angoisse est soulagée puisqu'il n'y a plus de différence entre les sexes.

1 commentaire:

  1. Mes commentaires n'engagent que moi car tirés de ma propre exxpérience, donc non généralisables.

    Le père peut ne pas intervenir (père absent), ou encore la mère peut renier le modèle du père. Je confirme que dans mon cas, c'est plutôt le père absent qui a été prédominant car je ne pense pas que ma mère ait renié le modèle paternel, d'un de vue sexuel, évidemment, car chaque fois qu'il revenait de campagne miltaire, ma mère se retrouvait enceinte... Mais elle a aussi clairement subit son absence,
    Le travestisme fétichisme est le stade le plus abouti du fétichisme car pour le fétichiste, c’est un objet (par exemple des chaussures, des bas) qui représente le phallus alors que pour le travesti il est lui-même le phallus.. Il est difficile de comprendre cette phrase. Vu que le travesti est le phallus, et que pour le fétichiste, c'est l'objet qui représente le phallus, le travesti fétichiste est doublement le phallus ?
    Comment résoudre le complexe d’oedipe, s’il n’a pas été résolu ?
    Je pense que, dans mon cas, il est trop tard pour corriger ces problèmes, car en l'absence de référence maternelle depuis le décès de ma mère quand j'avais 23 ans et que j'avais quité la maison familiale à l'age de 21 ans, je n'ai plus jamais revu le couple mére/père. Au vu des relations que j'ai avec mon père (je le rencontre une fois par an, voire moins souvent), et ayant été un enfant 'battu' comme on dit, par mon père, je pense ne plus avoir de modèle paternel depuis très longtemps (si jamais j'en ai vraiment eu un, ne serait-ce qu'un seul jour de ma vie....).
    Le père n’est pas là pour présenter une image masculine forte, dominante. Vu ce que je viens de ditre au paragraphe précédent, le père représente un image masculine forte et dominante mais que j'ai rejetée parce que trop forte ? Je pense aussi que mon père n'a jamais 'vraiment' aimé ses enfants et donc ma personnalité n'a pas pu se développer afin de s'identifier au père. Surtout pas !
    En tous cas, la théorie de Lacan sur l’attribution phallique et ses avatars permet d’expliquer le travestisme ce qui peut déjà être une source de soulagement et de déculpabilisation.: Tout ce qui peut être un aide à la déculpabilisation voire une source de soulagement de notre comportement est dans tous les cas une chose positive. Tout le monde n'a pas la possibilité de lire et de comprendre les écrits Lacan ou autres, ce qui fait que les personnes les moins philosophes ou les moins érudites n'ont pas accès à ces explications. Il est donc nécessaire de vulgarisé ces explications afin de les rendre compréhensibles par tous et toutes.
    Cette idée qui expliquerait en partie les causes du travestisme fétichiste, je pense en effet que le travesti cherche à créer au mieux l'image de la femme pour se persuader qu'il en est une: angoisse apaisée. Je suis d'accord avec cette proposition d'explication qui me ressemble le plus.
    Le travesti peut essayer aussi de soulager son angoisse par le déni de son pénis.Il est alors comme la femme, et l'angoisse est soulagée. Je suis moins d'accord avec cette explication, car si le travesti dénit l'existence de son pénis, il ne peut plus en jouir lors de son travestissement, ce qui je pense, n'est pas le cas de la majeure partie d'entre nous.

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