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lundi 17 septembre 2012

Le fétichisme, héritage d'une mère qui n'a pas accepte sa propre castration

Récemment j'ai ressenti le besoin de synthetiser mes idées sur les origines du fetichisme et du travestisme fétichiste et j'ai donc lu un excellent livre de psychologie clinique qui resume parfaitement la theorie exposée jusqu'a présent sur ce blog. Le fétichisme, et le travestisme fétichiste qui en est une variante, trouve ses origines au stade de l'oedipe (entre 4 et 8 ans) lorsque l'enfant découvre la différence anatomique entre les hommes et les femmes. Pour le garçon qui est encore très proche de sa mère, cette découverte s'accompagne de l'angoisse de castration, car si la mère a "perdu" son pénis (le garçon pensait inconsciemment que tous les êtres vivants étaient munis d'un pénis), il risque de perdre le sien a son tour. Pour surmonter cette angoisse, plusieurs stratégies de résolution peuvent être développées, le choix de la stratégie étant fortement oriente par le discours de la mère. Dans le cas le plus fréquent semble t il, la mère parlera du père (on parle alors du père symbolique puisqu'il s'agit du père dans le discours de la mère) comme objet de son désir, et également comme représentant de la loi. Par cette médiation, le père est représente a la fois comme porteur du phallus (si le père est désire par la mère, c'est qu'il possède quelque chose que la mère n'a pas) et comme représentant du phallus (en tant que représentant de la loi/autorité, le père est perçu comme une menace pour le fils, on parle de menace de castration). Le garçon, selon Lacan, renonce a "être" le phallus (objet d'amour de la mère) et a avoir le phallus (être celui qui comble son désir). Ce processus s'appelle la castration symbolique et l'angoisse de castration est surmontée par le biais du refoulement. On se situe alors dans le cas de la névrose. Pour la fille, l'angoisse de castration n'existe pas puisqu'elle n'a pas de pénis, mais elle peut être jalouse du garçon et en vouloir a la mère de ne pas l'avoir pourvue de phallus. On parle alors plutôt d'"envie de pénis" qui dans la plupart des cas se transformera en désir d'enfant. Si la fille n'accepte pas sa propre castration, elle peut développer un caractère féministe voire lesbien. Dans le cas du fétichiste qui est un phénomène touchant essentiellement les garçons, le garçon n'arrive pas a refouler l'angoisse de castration car la mère ne veut pas se séparer de son fils, et ne parle pas du père comme objet de désir. En l'absence de père symbolique (objet du désir de la mère et menace de castration) la castration symbolique ne s'opère pas, et le garçon risque de nier la castration de la mère. Il grandira alors avec une double idée, celle réelle que les femmes ont un vagin, et celle symbolique qu'elles sont toujours pourvu d'un phallus. Ce mécanisme de résolution de l'angoisse de castration aboutit a une structure dite perverse. Le fétichiste a donc résolu l'angoisse de castration par le déni (cas de la structure perverse) au lieu du refoulement (cas de la névrose), car la castration symbolique normalement supportée par la médiation de la mère n'a pu se faire, probablement car elle inconsciemment elle n'a pas accepte sa propre castration. Je pense qu'on peut dire que si le fétichisme trouve son origine dans la structure perverse de la mère qui a choisi de faire de son fils son phallus manquant. l'état de la psychologie clinique actuelle semble dire que vu que l'élaboration de la structure, névrose ou structure perverse, remonte a l'enfance, il est difficile de changer. Pour ma part, j'espère que la comprehension de tout cela, et savoir que le fétichisme est hérité de la structure perverse de la mère qui choisi de faire de nous son objet manquant (et quelque part son incapacité a désirer les substituts du père, les hommes en général) m'aidera a progresser et je l'espère changer. Suite au prochain billet sur ce blog...

1 commentaire:

  1. Bonjour lydieasia,
    Je suis absolument d'accord avec ton post précédent, qui ramène notre fétichisme à l'angoisse de castration et au fait que la mère a fait de nous son objet manquant.
    Pour réagir sur le dernier, cela fait presque un an que je suis une thérapie et dés que la situation est favorable je me travesti. Ce n'ait pas simple car je suis marié et j'ai deux enfants,mais la pulsion est toujours la plus forte. J'évite le maquillage qui est long a mettre en œuvre (je ne suis pas très doué), je favorise les vêtements sexis de préférence etc.
    Aujourd’hui, je suis dans une période où je ne ressent plus de culpabilité comme ce pouvait être le cas avant. Un peu comme dans une phase d'acceptation.
    Comme toi je me suis demandé si cette pratique pouvait disparaître un jour. Pour ma part, j'essaie d'accepter ma différence et de voir ce que cette pratique deviendra avec le temps.
    Depuis peu, je me travesti non plus avec un stress important mais avec un certain plaisir, un peu comme un loisir. Selon ma psy,il serait possible de transformer ce loisir par un autre loisir. Je pense que cette pratique est tellement encrée en nous qu'il est difficile de s'en séparer, mais ce n'est pas impossible. Je te souhaite de réussir à changer, ce qui est certainement déjà le cas. Je prend toujours plaisir à lire tes posts (toujours très pertinents) A te lire très vite, LUCIE

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