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mercredi 15 août 2012

la transmission mere-fils

J'ai beaucoup parle de la mère phallique, comme principale cause du travestisme. La mere phallique est une mère dominante, c'est elle qui prend toutes les décisions sans même se préoccuper de ce que peut penser le père, elle ne manifeste par ailleurs aucun désir a son égard (aucune envie de pénis). La mere est soit supérieur soit égale au père, mais en tout cas elle ne lui doit rien. On peut alors se demander pourquoi une femme a t elle de telles croyances, pourquoi n'a t elle pas d'admiration envers son mari/amant? La mere du travesti a probablement eu également un environnement familial similaire, avec une mère dominante et un père absent (c'était tout du moins le cas pour ma mère). Elle est a grandi avec cette image de mère toute puissante, mais elle a une protection naturelle contre la perversion qui est son enfant. L'enfant de la mere phallique va réparer la blessure narcissique (la mère ne peut être inférieure, la mère ne peut être castrée). L'enfant est la pour combler un manque, ce qui va engendrer la perversion car ce ne peut être la raison d'un enfant que de combler sa mère, c'est le père ou une tierce personne qui doit faire l'objet du désir de la mère. La mere du travesti n'a pas accepte sa propre castration et elle a transmis cette vision a son fils qui lui même n'accepte pas la castration de sa mère. Maintenant, le tout est de savoir comment s'émanciper de la vision de la mère pour pouvoir faire une place au père symbolique, le héros de la mère castrée.

6 commentaires:

  1. Bonjour Lydie !

    Je suis avec intérêt vos réflexions sur l'origine du travestisme et cela m'a beaucoup aidé pour mieux me comprendre.

    Ma réflexion sur l'origine de mon travestisme est un peu différente et j'en résume rapidement les faits:

    Un père absent les 11 premières années de ma vie. Donc une mère omniprésente mais pas forcément aimante.

    Je suis là car elle ne supportait pas la pilule.

    Elle voulait une fille car vers l'âge de 8 ans elle me faisait essayer des jupes et je détester cela.

    A l'age de 11 ans, en colonie de vacances et pour le besoin d'une pièce de théâtre, on m'a habillé en petite fille.
    Maquillé, travesti mais sans en être gêné, j'ai le souvenir d'avoir attiré l'admiration des monitrices dont une m'a prise en photos.

    Quelques jours plus tard, ma mère est venue à la visite des parents avec son amant.
    Ma fait le baiser de la mort puisqu'elle est partie refaire sa vie abandonnant mari et enfants sans explications.

    A 15 ans, premier baiser avec ma copine. je tente d'aller plus loin en lui mettant la main sur sa fesse douce et chaude. une sensation agréable encore présente 34 ans après.

    Elle n'était pas prête et ma demander d'arrêter.
    Ma fiertés masculine blessée, je suis rentré chez moi et sans que ce soit prémédité, je suis allé dans la chambre de ma belle mère et mis sa magnifique robe de soirée et un collant.

    Sensation de bien-être extraordinaire mais aucune excitation sexuelle.

    De là a débuter mon travestisme. Ce travestisme est devenu fétichiste 4 ans après quand j'ai ressenti ma première excitation sexuelle et j'étais en travesti.

    Aujourd'hui je me travesti quand j'en ai la possibilité mais bien que l'origine soit fétichiste, je m’interdis toutes manifestations sexuelles pour ne garder que le bien-être qu'apporte le port de vêtements féminins.

    pour résumé, mon travestisme à pour origine (je travail encore dessus)

    Une absence de modèle masculin.

    Une mère qui ma fait comprendre qu'elle aurait préféré une fille et peut-être m'a fait culpabiliser d'être un garçon.

    L'admiration des monitrices de la colonie de vacances où j'ai vu que j'étais apprécié sous l'apparence d'une petite fille.

    Le rejet de ma seule copine dans ma vie...

    En clair, j'ai honte d'être un homme, peur des femmes car je les vois comme des mères et il y a ce souvenir diffus mais bien encré du jour où j'ai pris un bain avec ma soeur. Je l'ai vu nu et je pense qu'a ce moment là s'est encrée en moi une forte angoisse de castration.

    Voilà, longue intervention, un peu fouillis.
    Peut-être pas intéressante, je ne sais pas, mais je profite de ce site pour m'exprimer !

    Didier.




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  2. Bonjour Didier,
    ton analyse de ton propre parcours et de tes experiences me semble tres pertinentes. Je lisais hier un livre de Martin Seligman sur ce que l'on peut changer et ce que l'on ne peut pas (Seligman est un specialiste de la psychologie positive). Sur la question de la sexualité, il parle des premieres sensations et premieres experiences qui marquent et qu'il est tres difficile de modifier puisque ce sont elles qui ont faconne notre sexualite depuis l'enfance. Je pense neanmoins que l'identification de ces événements marquants ainsi que l'environnement familial (les meres qui preferent avoir des filles sont en general des femmes dominantes qui n'eprouvent pas d'admiration envers des hommes ou tout du moins ne peuvent pas admirer un homme) peuvent te permettre de cibler ou axer ton travail.
    Pour ma pere j'essaie en ce moment d'essayer d'imaginer ma mere admirative de mon pere ou d'un autre père, ce qui creerait un couple et me sortirait de la relation fermée mère-fils.
    si tu ne l'as pas fait, je t'encourage a consulter un spécialiste qui pourrait t'aider avec une therapie a surmonter ta peur des femmes et a mieux dominer ton angoisse de castration.
    en tout cas merci pour ton commentaire touchant, construit et authentique.

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  3. Bonjour Lydie !

    Merci d'avoir répondu et pour les conseils !

    Je vois un psy depuis quelques années mais j'aborde rarement le problème de la mère.

    En même temps, ce n'est pas évident de parler travestisme et sexualité quand la salle d'attente se trouve accolée au cabinet du médecin.

    Pour connaitre la vie intime des autres patients il suffit de tendre l'oreille mais c'est une autre histoire !

    Sur ce blog j'ai pu lire ton profil, ton histoire.
    Tu as un niveau intellectuel plutôt élevé, avec une forte capacité à analyser.

    Alors il y'a de quoi se poser cette question :

    Peut-on se défaire d'une forme de conditionnement qui a évolué lentement et sournoisement au cours de notre enfance ?

    Tu apportes en partie la réponse et je vais tenter de me procurer le livre de Martin Seligman.

    Tu dis plus haut :
    Pour ma pere j'essaie en ce moment d'essayer d'imaginer ma mere admirative de mon pere ou d'un autre père, ce qui creerait un couple et me sortirait de la relation fermée mère-fils.

    De 2001 à 2009 j'ai pu revoir régulièrement ma mère et son amant de l'époque qui est son mari aujourd'hui.
    Ensuite j'ai coupé tous liens car je ne la voyais plus comme une mère mais comme une femme qui culpabilisait de ses actes passés mais toujours aussi foncièrement mauvaise envers son fils.

    Mais au cours de ces années j'ai apprécié de voir ce couple solide et uni.

    Elle a trouvé chez cet homme que j'appréciais beaucoup, un homme droit, un ancien militaire, fort, organisé et intelligent.

    Son père à elle était dominateur, sa mère soumise à lui. Mon père n'était pas vraiment un bon mari et un alcoolique. On peut comprendre alors qu'elle ait eu une certaine colère envers les hommes à cette époque.

    Mais avec son nouveau mari elle semblait avoir trouvé l'homme dont elle avait besoin.

    ...

    Bref, je voulais juste dire qu'imaginer sa mère avec le mari idéal ne va peut-être pas suffire pour sortir de la relation fusionnelle mère-fils.

    Cette relation fusionnelle je l'ai vécue et s'incruste toujours.
    On a beau voir sa mère heureuse avec son nouveau mari, un couple admirable, comprendre et accepter qu'elle ait refaite sa vie, l'oedipe est toujours là!

    Ce n'est que mon avis, fondé sur mon expérience et aux vus tes capacités je te fais confiance pour trouver ton chemin.


    PS : J'ai fait un sérieux effort sur l'orthographe et pour le tutoiement c'est suite à la réponse sinon je ne me serais pas permis.

    Didier

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  4. Bonjour Didier,
    merci beaucoup pour ton commentaire, je me rends compte que la mere amoureuse n'est pas une condition necessaire et suffisante pour accepter la castration symbolique de la mere (et renoncer au travestisme, ie renoncer a etre le phallus de la mere).
    Je m'interesse en ce moment a la relation entre phallus et pouvoir, ou domination/soumission. Le pouvoir est souvent objet de desir pour certaines femmes (voir dans le monde politique ou professionnel par exemple). La mere phallique revendique le pouvoir, car elle ne se sent pas inferieure au mari, elle veut tout controler.
    Une mere castree, serait une mere qui ne revendique pas le pouvoir, une mere qui ne veut pas tout controler et qui au contraire aimerait ne pas avoir a prendre les decisions (en laissant son mari les prendre, et dominer le couple). Je vais axer mes reflexions sur ce theme, je vais certainement ecrire quelques articles prochainement. Cordialement..

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  5. L'explication de la "mère phallique", est tout à fait juste à mon égard. Ma mère, qui n'est plus vivante à ce jour, a vécu à ma naissance la trahison de mon père, qui s'est plus préoccupé de sa propre découverte sexuelle (ses premières jouissances masculines avec une autre femme, mais aussi très ponctuellement avec ma mère), que de ma propre naissance. Il n'était pas "absent", mais c'est peut-être pire: il n'a pas tout à fait pris conscience de ma naissance, car il aurait préféré une petite fille, et parce que je ne suis pas né au bon moment. Un père au sommet de sa virilité, de sa puissance, qui s'en vante à ma mère, et m'oublie pendant des années dans les bras de ma mère. Dans les dernières années de la vie de ma mère, elle m'a décrit cette période en gardant, malgré une haine pour mon père... et peut être pour moi... Sa description était toute "sexuelle": elle a réagit en mère phallique, c'est à dire en considérant que ma naissance était la cause de sa perte d'attirance sexuelle auprès de son mari. Pour retrouver sa sexualité, elle a pris une décision très grave pour elle: ne pas m'allaiter au sein, me priver d'elle, de son corps. Puis elle m'a "dominé" à sa manière, surtout, je pense, quand mon père venait lui retirer mon grand frère, celui qu'il reconnaissait, pour me laisser entre les bras de ma mère. C'était tout à fait une mère castrée. Pendant toute mon enfance, et ma pré adolescence, j'avais une malle à déguisement. Dernièrement je l'ai récupérée: elle ne contenait que des habits de femmes qui appartenait à ma mère. Chaque mardi gras, je me déguisais en femme. Je me souviens que c'était "ma malle", la seule chose qui m'appartenait en propre, et j'y tenais énormément. Ma mère aimait bien jeter "ce qui ne servait pas". Elle n'a touché à aucun de ces vêtements. Cependant, chaque fois que j'exprimais des désirs "féminin", faire de la danse notament, elle me l'interdisait. Mon frère a du se faire circoncire, pour des raisons médicales, je devais aussi l'être, ma mère a refusé que je le sois: "pour garder mes sensations sexuelles". Depuis, parce que cela a nécessité des soins attentifs pour mon sexe, je voue un certain culte à mon prépuce, à mon pénis. Le résultat est que je me travestis (ma profession étant comédien, il m'est facile de le maquiller en jeu), et j'aime mon pénis, ce qui m'interdit de fait une transition complète. Est ce que je suis alors que le jouet de ma mère, de sa souffrance, de sa frustration, ou bien un être libre qui fait de cette situation une originalité, qui je m'avoue me joue en amour des tours sournois de la part des femmes (mais aussi parfois beaucoup d'amour). Au fond, je suis une sorte de femme phallique dans le corps d'un homme féminin...

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  6. A noter que je ne crois pas qu'on puisse "guérir" de ces choses d'enfance, car c'est ce qui nous a fait. Je suis l'enfant de cette mère, celui qu'elle a élevé à ce moment de sa vie, et toute ma vie en découle. Je n'aspire à aucune normalité, car je ne vois aucun avantage humain à la normalité sociale. Selon moi, les psy, dans leur quète de la normalité font le jeu des normes sociales (sauf les plus ouverts d'entre eux, mais ils sont rares). Dans mon cas, j'ai énormément mis à profit mon être "anormal", j'ai été aimé en tant que femme phallique, j'ai été "homme objet", le sexe érigé. Je suis devenu comédien transformiste, heureux et créatif. Si je me pose ces questions à présent, c'est que la norme est de plus en plus oppressante, ce qui était possible dans les années 90 (j'ai été exposé sur les murs de Paris), ne l'est plus aujourd'hui. Les femmes sont avides de normalité, dans une urgence de crise, dans un monde ou chacun est "ce qu'il est", dans la froide cruauté des profils. L'ambiguité n'a plus court, et j'apparais, malgré ma gentillesse, mon humanité, ma vulnérabilité, comme un monstre. Curieusement je pense que d'être quelqu'un d'apparence masculine, qui aime en femme, avec un sexe d'homme, n'est tout simplement pas répertorié, c'est "incomprehensible", sans que pourtant ce ne soit ni une folie, ni un danger pour personne.

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